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A la une cette page web : Un tribunal reconnaît la responsabilité de soldats sud-coréens dans des massacres lors de la guerre du Vietnam

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A nouveau, ce site va vous livrer un éditorial qui a été aperçu sur le web. Le sujet est «la justice».

Le titre suggestif (Un tribunal reconnaît la responsabilité de soldats sud-coréens dans des massacres lors de la guerre du Vietnam) est parlant.

L’auteur (présenté sous la signature d’anonymat
) est reconnu comme quelqu’un de sérieux pour plusieurs autres éditoriaux qu’il a publiés sur internet.

L’article dont il s’agit :

LETTRE DE SÉOUL

Ryu Young-suk s’exprime en vidéo-conférence lors d’une conférence de presse tenue à l’extérieur d’un tribunal de Séoul, le 7 février 2023.

Un tribunal de Séoul vient de reconnaître pour la première fois, le 7 février, que des soldats de Corée du Sud avaient massacré 74 villageois vietnamiens en 1968 au cours de la guerre menée par les Etats-Unis dans la péninsule, conflit dans lequel plusieurs centaines de milliers de soldats sud-coréens furent impliqués aux côtés des Américains. Le ministre de la défense sud-coréen, Lee Jong-sup, a estimé que le jugement portait atteinte à l’honneur de l’armée du pays. Il a annoncé, le 17 février, qu’il entendait faire appel de cette décision.

Plus d’un demi-siècle après les faits, et même si la brutalité et les crimes dont se sont rendues coupables les troupes sud-coréennes combattant au Vietnam sont connus de longue date, jamais un tribunal de Corée du Sud n’avait rendu pareil jugement.

Ce dernier fait suite au procès qu’avait intenté à Séoul une survivante du massacre, la Vietnamienne Nguyen Thi Thanh, aujourd’hui âgée de 63 ans. A l’époque, elle avait 8 ans et fut blessée à l’abdomen après que toute sa famille eut été exécutée dans le village de Phong Nhi, au centre du Vietnam, lors d’une « razzia » de soldats sud-coréens chargés de « nettoyer » des zones considérées comme favorables aux combattants communistes du Vietcong.

Nguyen Thi Thanh, seule rescapée de la tuerie perpétrée le 12 février 1968, fut retrouvée par un marine américain venu inspecter la scène. L’état-major sud-coréen nia que ses troupes aient été responsables de ce massacre et l’affaire en resta là alors même que les photographies prises par les soldats américains ne laissaient aucun doute sur ce qu’il s’était passé.

Loin d’être un cas isolé

Pendant des décennies, les exactions commises par des soldats de Corée du Sud sont restées taboues dans leur pays : en 2000, des vétérans avaient attaqué à Séoul les locaux d’un magazine qui avait publié des articles sur les massacres de civils au Vietnam par des soldats sud-coréens.

Le massacre de Phong Nhi, version sud-coréenne du tristement célèbre massacre du village de My Lai par une unité de marines américains – plusieurs centaines de personnes ont été exécutées au centre du Vietnam en une journée, le 16 mars 1968 –, ravive les mémoires de Sud-Coréens ayant vécu cette époque. Elle suscite aussi des questionnements chez les plus jeunes, qui découvrent ce dont leur armée fut responsable au Vietnam. Selon l’un des avocats de la plaignante, Lim Jae-sung, le massacre de Phong Nhi est en effet loin d’être un cas isolé.

La Tiger Division sud-coréenne, basée à Danang, au centre du Vietnam, était la terreur des Vietnamiens. Les récits de l’époque recueillis sur place en témoignaient. Mais ce n’était que des récits indirects, des on-dit. L’écrivain Hwang Seok-yong, qui fut enrôlé dans le corps expéditionnaire des 320 000 Sud-Coréens envoyés au Vietnam au plus fort de l’offensive américaine (1968), raconte dans son roman L’Ombre des armes (Zulma, 2003) que son unité était chargée du « nettoyage » après les bombardements américains : c’est-à-dire de passer par les armes ceux et celles, supposés pro-Vietcong, qui avaient survécu au napalm.

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