b-Arbitra est la Revue belge de l’arbitrage, publiée semestriellement, avec publication de jugements, notes et commentaires sur des sujets liés à l’arbitrage.
2013 a été une année charnière pour l’arbitrage en Belgique. Le 1er janvier 2013, le CEPANI a introduit un nouveau règlement d’arbitrage. Le 1er septembre 2013, une nouvelle loi belge sur l’arbitrage est entrée en vigueur. Et enfin, b-Arbitra a été lancé. Dix ans plus tard, le CEPANI a lancé de nouvelles règles le 1er janvier 2023 et un groupe de travail sous les auspices du CEPANI a formulé des recommandations sur des améliorations limitées du droit de l’arbitrage. Grâce au soutien des tribunaux et à l’aide des praticiens de l’arbitrage, nous publions plus de jugements liés à l’arbitrage que jamais. Dans le même temps, nous gardons l’œil ouvert sur les jugements intéressants d’autres juridictions. De plus, nous continuons de recevoir d’excellentes contributions, tant dans notre section de doctrine que dans nos notes de cas. Enfin, grâce à la coopération avec Kluwer et à la disponibilité sur sa plateforme (Site notre équipe d’expert), b-Arbitra est également disponible à l’international. Alors que nous poursuivons notre mission de publier en français, néerlandais, allemand et anglais, nous visons à garantir que les parties et conclusions clés de nos contributions soient accompagnées de résumés en anglais pour permettre l’accès également à nos lecteurs étrangers. En tant que co-rédacteurs en chef, nous pensons que b-Arbitra est donc bien équipé pour entrer dans sa jeunesse et nous sommes impatients de voir ce que l’avenir nous réserve.
En ce premier 2023, nous publions à nouveau des contributions et de la jurisprudence sur des sujets variés. Dans la section doctrine, Mme Munkhnaran Munkhtuvshin étudie les styles de gestion des impressions des arbitres féminines (parfois appelés représentation de soi ou auto-représentation). Geert De Buyzer et Céline De Buck jettent un regard critique sur la possibilité pour un médiateur de trancher le litige en tant qu’arbitre dans une étude sur l’arbitrage médical.
2023 est aussi l’année où la Cour de cassation belge a rendu pas moins de cinq arrêts en matière d’arbitrage en cinq mois. Nous en publions quatre dans cette édition. Le premier jugement du 10 février 2023 impose au juge d’annulation de déterminer si le motif d’annulation n’affecte qu’une partie de la sentence, et si cette partie peut être distinguée du reste de la sentence, afin de voir si l’annulation peut être limitée. à une partie de la sentence arbitrale. Même si cette décision repose sur une règle de l’ancien droit de l’arbitrage, elle peut néanmoins être pertinente à la lumière du contexte général favoriser l’arbitrage approche dans la loi de 2013, qui inclut le principe selon lequel l’annulation doit être le remède ultime. Par ailleurs, le groupe de travail du CEPANI a recommandé de rétablir la règle de la mise en réserve partielle à des fins didactiques, conformément à la pratique de la loi de 2013. Le deuxième arrêt du même jour aborde le principe selon lequel les arbitres ne peuvent intenter des actions relatives à leurs propres sentences en application du nemo iudex dans causa sua règle.règle. Le troisième jugement du 6 avril 2023 concerne la Rawat c. Maurice saga, où la Cour suprême a confirmé le rejet par le tribunal de première instance de la demande d’annulation d’une sentence dans laquelle le tribunal arbitral s’est déclaré incompétent au titre du TBI France-Maurice au motif que cela ne s’appliquait pas aux doubles nationaux des deux pays. Dans cet arrêt, la Cour suprême a donné des indications intéressantes sur l’application du VCLT. Enfin, le 24 avril 2023, la Cour suprême a rejeté une demande d’annulation du jugement du Tribunal de première instance qui avait confirmé une sentence arbitrale malgré les critiques sur le rôle du secrétaire administratif. Ce faisant, la Cour suprême a confirmé la règle cardinale de l’autonomie procédurale de l’article 1700, §§ 1 et 2 BJC, qui édicte l’article 19 de la Loi type de la CNUDCI.
Passons ensuite à la France, où nous publions des extraits de trois arrêts de la Cour suprême française. Les deux premiers sont commentés par le Pr Maximin De Fontmichel et abordent les questions d’accès à la justice dans les situations où une partie refuse de payer sa part de l’avance sur frais d’arbitrage. Le troisième arrêt, commenté par Etienne Marque, est la dernière saga d’une série remarquable d’affaires françaises selon lesquelles le juge d’annulation se voit attribuer le pouvoir d’examiner tous les éléments de corruption en droit et en fait.
Pour en revenir à la Belgique, nous commençons par une décision du président du Tribunal de première instance de Bruxelles (F) du 10 juillet 2018 et une décision ultérieure du Tribunal de première instance de Bruxelles (F) du 7 février 2020 dans l’affaire même affaire, soulevant des questions d’arbitrage multicontrat, avec une note de Guillaume Croisant. Vient ensuite une décision en référé du 23 mai 2019, dans laquelle le président du Tribunal des Entreprises de Bruxelles a refusé de suspendre la procédure disciplinaire devant la Fédération Belge de Football dans le cadre de la fameuse affaire de matchs truqués relatifs à la saison 2018-2019. (« Opération Zéro » ou « Propere Handen »), après examen de ce recours devant un tribunal arbitral sous les auspices du Tribunal Arbitral du Sport (« BAS ») de Belgique répondant aux critères de l’Art. 6 CEDH serait disponible. Nous publions des extraits du remarquable jugement de plus de 200 pages du 19 novembre 2021 concernant la procédure d’annulation intentée contre les sentences arbitrales de la BAS, qui ont suivi la procédure disciplinaire. Dans cet arrêt, accompagné d’un commentaire de Koen Van Den Broek, le Tribunal de première instance a vivement critiqué la manière dont les droits de la défense des parties impliquées ont été écartés dans l’intérêt des intérêts sportifs tant au cours de la procédure disciplinaire et le recours arbitral devant le tribunal de la BAS. Nous publions en outre un arrêt du Tribunal de première instance de Bruxelles (F) du 24 février 2022 avec une note de D. De Meulemeester, qui évalue de manière critique l’approche du Tribunal pour mener une enquête. de novo réexamen visant à déterminer si le tribunal arbitral s’était légitimement déclaré compétent pour connaître d’un litige dans le cadre d’une demande d’annulation de la sentence.
Enfin, nous publions des arrêts des tribunaux de première instance de Bruxelles (F et N), d’Anvers et de Gand, traitant de questions diverses, parmi lesquelles l’obligation de motivation, la récusation des arbitres, le devoir d’impartialité et d’indépendance, le devoir divulguer, l’utilisation des langues pour l’annulation d’une procédure, les retards dans le rendu de la sentence, etc.
Dans la section documents, Maxime Berlingin et Gerard Meijer discutent des initiatives et des projets du BeNeLux Arbitration and ADR Group, qui entend explorer la possibilité d’une loi uniforme sur l’arbitrage BeNeLux. Werner Eyskens et Sophie Goldman, de leur côté, discutent du travail et des initiatives du groupe de travail du CEPANI sur la diversité et l’inclusion, y compris l’introduction d’une modification à l’article 15 du règlement d’arbitrage du CEPANI, qui impose au CEPANI le devoir de prendre en compte la diversité et l’inclusion. lors de la nomination des arbitres.
Enfin, Marijn De Ruysscher (sur un manuel sur l’arbitrage en langue néerlandaise) et Nathan Tulkens (sur le livre de la série CEPANI sur le défaut d’arbitrage) fournissent des critiques de livres.
Nous continuons d’inviter les praticiens belges de l’arbitrage à communiquer avec des cas intéressants liés à l’arbitrage. Nous encourageons en outre toute personne souhaitant contribuer à b-Arbitra ou ayant des commentaires ou des suggestions à nous contacter à b-Arbitra@wolterskluwer.com.