Information toute fraiche : Les conseils d’un avocat pénaliste pour convaincre

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Voici un post que nous sommes heureux de révéler ici sur notre site. La thématique est « la justice ».
Le titre séduisant (Les conseils d’un avocat pénaliste pour convaincre) est évocateur.

Sachez que l’éditorialiste (identifié sous la signature d’anonymat
) est positivement connu pour plusieurs autres posts qu’il a publiés sur internet.

Il n’y a aucune raison de douter du sérieux de ces révélations.

L’article mentionné :

ENTRETIEN – Philippe-Henry Honegger nous livre ses astuces pour mieux communiquer, et ainsi, mieux convaincre.

Pour convaincre et communiquer, quelques règles théoriques simples sont à connaître. Non pas qu’il ait fallu attendre que la rhétorique se formalise pour savoir exposer une idée, bien sûr. Mais cette discipline est une aide précieuse pour qui se prétend orateur. Philippe Henry Honegger est avocat et auteur de L’Argument qui tue, publié aux éditions De Boeck Supérieur. Il dévoile ici de précieux conseils pour préparer et maîtriser nos prises de parole.

LE FIGARO. – On dit souvent que l’art oratoire est une flatterie, que la rhétorique est incapable du vrai…

Philippe-Henry HONEGGER. – On a pu se faire au fil du temps une mauvaise idée de la rhétorique. Théorisée il y a 2500 ans en Grèce Antique, par Aristote notamment, la rhétorique a un but : réussir à mieux communiquer. Pas seulement bien dire les choses, mais surtout réussir à forger de bonnes idées. On oublie trop souvent cette dernière dimension. La rhétorique, c’est aussi et principalement des méthodes qui permettent de tester ses idées, de se rendre compte de leur validité et de leur force. On peut alors ultimement chercher à bien les incarner. En réalité, lorsque l’on a des idées fortes dont on est profondément convaincu, il est beaucoup plus simple de bien les dire. En revanche, se concentrer uniquement sur l’éloquence pure et faire peu cas des idées, ce n’est pas de la rhétorique. Il importe donc de revenir à cette conception classique.

J’ai une idée encore confuse, comment en faire un «argument qui tue»?

Il faut être convaincu pour bien convaincre. Tout le travail que l’on doit faire c’est réussir à se convaincre soi-même de ses idées. Il faut étudier le sujet avant de pouvoir se faire une opinion. Pour bien forger une idée, il faut la confronter à quelqu’un qui va s’y opposer, trouver des contre-arguments. C’est ainsi que je serai parfaitement convaincu. En me disant que je maîtrise mon sujet, que je l’ai confronté à la contradiction. À partir du moment où je suis convaincu que mon idée est bonne, vous ne pourrez plus ébranler ma conviction. Et cela vous donnera toute la conviction nécessaire pour réussir à convaincre.

Dans votre livre, vous parlez beaucoup de l’importance du paraverbal…

Lorsqu’on communique, 80% ou 90% de ce que l’on communique ne passe pas par les mots que l’on utilise. Ce qui va convaincre les gens, c’est l’émotion que vous mettez. Être enthousiaste, être en colère, convaincu, avoir de l’espoir… Les gestes, le regard, les expressions faciales, les attitudes corporelles comptent également beaucoup. Quand on est convaincu de quelque chose, l’expression de la conviction par le corps se fait presque naturellement. Mais pas forcément. On a tous été déjà tétanisé par une prise de parole en public, alors même qu’on est totalement convaincu de ce qu’on présente.

Le travail, c’est de réussir à dompter son émotion. En réalité, à la travailler suffisamment pour pouvoir la restituer le moment venu. On pense parfois que la rhétorique, c’est faire semblant d’être ému, ou d’être en colère. Mais par les réseaux sociaux, on a tous vu mille fois des gens qui font semblant de pleurer, d’être en colère. Aujourd’hui, on le repère très vite! En revanche, si vous êtes capable d’aller chercher en vous la vérité de votre émotion, et d’avoir suffisamment travaillé pour la restituer de manière authentique le moment venu, alors vous arriverez à être très convaincants. Il ne s’agit pas d’un chemin vers l’artificiel, mais d’un retour au naturel. Et rien de plus difficile que de retrouver le naturel au bon moment, et dans la bonne situation.

Faut-il également préparer les prises de parole qui paraissent pourtant plus spontanées?

À partir du moment où vous prenez la parole, nécessairement il y a besoin de le préparer. Il y a cet adage de Boileau qui dit « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement/ les mots pour le dire viennent aisément ». C’est totalement faux ! Il faut travailler pour bien concevoir, pour bien formuler une idée. Et quand vous allez la présenter, c’est le résultat de ce travail qui va payer. Je conseille beaucoup la «prévisualisation» qui est très efficace. Avant d’aller prendre la parole ne serait-ce que pendant cinq minutes, la veille, quelques heures avant, il s’agit de se mettre déjà dans la situation que vous allez vivre. Imaginez-vous la scène dans son intégralité : «J’arrive là-bas, je tire la chaise, voilà la première question, ce que je réponds, que vais-je faire avec mes mains…» Vous le faites dans votre tête trois, quatre, cinq fois. Quand vous allez arriver, vous l’aurez ainsi déjà vécu plusieurs fois. Vous arriverez bien plus simplement à retrouver le naturel dont vous avez besoin.

Publications:

Au guet-apens,Ouvrage . A emprunter en bibliothèque.

Lévinas,Le livre .

Vol balistique et missiles balistiques/Réflexion sur les armes nucléaires,A voir et à lire. .