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La premiere conference annuelle du service juridique de la Commission

La première conférence annuelle du service juridique de la Commission européenne : célébrer 70 ans de droit de l’UE en discutant des DSA, des DMA, de la justice intergénérationnelle et des litiges climatiques

Le service juridique de la Commission européenne a tenu sa première conférence annuelle, au cours de laquelle de nombreux intervenants ont évoqué les changements cruciaux apportés par l’entrée en vigueur de la loi sur les services numériques et de la loi sur les marchés numériques et débattu des questions urgentes de justice intergénérationnelle et de contentieux climatique. Cet article vise à donner un bref résumé de l’événement.

La première conférence annuelle organisée par le service juridique de la Commission européenne s’est tenue le 17 mars 2023 à Bruxelles. L’événement a également été diffusé en ligne et représentait une occasion opportune de célébrer le 70e anniversaire du droit de l’UE et du Service juridique lui-même. En effet, la création du service juridique est intervenue avec l’entrée en vigueur du traité de Paris instituant la Communauté européenne du charbon et de l’acier en 1952.

La conférence a été lancée par le mot de bienvenue de M. Daniel Calleja Crespo, directeur général du service juridique de la CE. Le Directeur général a souligné l’importance des deux thèmes de la Conférence, à savoir régulation de l’internet et des plateformes (séance du matin) et justice intergénérationnelle et contentieux climatique (séance de l’après-midi). Les deux sujets abordent deux priorités de la Commission pour les années 2019-2024, notamment « Une Europe adaptée à l’ère numérique » et « Un pacte vert pour l’Europe ».

Le DMA et le DSA

L’année dernière, l’UE a confirmé son rôle de pionnier mondial de la réglementation en adoptant deux textes législatifs historiques: la Loi sur les marchés numériques (DMA), qui impose des obligations aux soi-disant « gardiens » pour garantir que les marchés des services numériques restent ouverts, équitables et contestables ; et le Loi sur les services numériques (DSA), qui impose aux intermédiaires en ligne l’obligation de garantir un espace numérique sûr en luttant contre les contenus en ligne illégaux. 2023 marque une année critique pour la DMA et la DSA, car cette année, la Commission, les autorités nationales et les juridictions nationales commenceront à appliquer et à faire respecter ces nouveaux instruments.

La séance du matin a été ouverte par un discours d’ouverture de M. Thierry Breton, commissaire chargé du marché intérieur, et un discours d’invité d’honneur de M. Marc Van der Woude, président du Tribunal. La première table ronde – animée par M. Vittorio di Bucci, directeur du service juridique de la CE – était composée de Mme Cani Fernández Vicién, présidente de l’Autorité espagnole de la concurrence, M. Roberto Viola, directeur général de la DG CNECT, Mme Katherine L Adams, General Counsel et Senior Vice-President d’Apple Inc., M. Olivier Guersent, Directeur général de la DG COMP et Mme Viktoria Robertson, Professeur à l’Université d’économie de Vienne et à l’Université de Graz.

Tout d’abord, le panel a discuté de la préparation en cours du mise en œuvre et application de la DSA et de la DMA par le Commission et par autorités nationales. Deuxièmement, le comité a examiné la préparé pour la DSA et la DMA par plates-formes pour s’assurer du respect de leurs obligations. Troisièmement, le panel a examiné la relation entre la DMA et instruments traditionnels du droit de la concurrence. Enfin, le panel a abordé les attentes Contentieux devant les juridictions européennes et nationales et les possibilités pour les plateformes et les tiers d’assurer l’application des nouvelles règles. Après deux séries de discours, les participants ont posé plusieurs questions aux intervenants lors d’une session de questions-réponses.

Justice intergénérationnelle et contentieux climatique

Dans son discours sur l’état de l’Union de 2022, la présidente von der Leyen a identifié changement climatique comme l’un des « les grands défis de ce siècle ». Elle s’est également déclarée disposée à consacrer le principe de justice intergénérationnelle dans les Traités. Les traités reflètent déjà d’une manière ou d’une autre un tel principe, comme le « solidarité entre les générations‘ et le ‘développement durable de la terre» figurent parmi les objectifs primordiaux de l’Union tant dans son action intérieure qu’extérieure (article 3 TUE). Pour veiller à ce que les pays respectent l’accord de Paris et les obligations légales de l’UE qui y sont liées, citoyens, ONG et même villes à travers le monde ont commencé à intenter des actions en justice juridictions nationales et juridictions internationales.

La séance de l’après-midi comprenait une allocution vidéo de M. Virgiijus Sinkevičius, commissaire à l’environnement, aux océans et à la pêche, un discours invité d’honneur de Mme Verena Madner, vice-présidente de la Cour constitutionnelle autrichienne et un discours d’introduction de M. Kurt Vandenberghe, Directeur général de la DG CLIMA.

Au cours de la table ronde suivante – animée par M. Marc van Hoof, directeur du service juridique de la CE – cinq panélistes ont présenté leurs points de vue respectifs sur le sujet : M. Fabien Raynaud, vice-président du Conseil d’État, Mme Lucy Maxwell, Co -Directeur du Climate Litigation Network – Fondation Urgenda, M. Christian Calliess, Professeur à la Freie Universität Berlin, Mme Alicja Sikora-Kalėda, Membre du Service juridique du Conseil de l’UE, et M. André Bouquet, Conseiller juridique de le service juridique de la CE.

Tout d’abord, le panel a discuté de la précision nature juridique de l’Accord de Paris, et plus précisément son interaction avec d’autres règles de droit international. Dans un deuxième temps, le jury a examiné la question de savoir si actions en justice devant les juridictions nationales peut être efficace pour protéger les citoyens contre le changement climatique. Troisièmement, le groupe spécial a examiné si juges dans les litiges climatiques ne sont que interprétant règles ou si elles sont réellement créer eux. Quatrièmement, le groupe spécial a examiné la interaction entre les différents niveaux judiciaires. Enfin, le panel a discuté du rôle de la science dans le contentieux climatique. Pendant la session de l’après-midi également, après deux tours de parole, les participants ont pu poser des questions aux intervenants lors d’une session de questions-réponses.

M. Clemens Ladenburger, directeur général adjoint du service juridique de la CE, a conclu en prononçant quelques remarques de clôture, résumant les principaux enseignements des deux sessions.

Parmi les diverses questions ouvertes et défis à venir sur les sujets abordés lors de la Conférence annuelle, deux méritent particulièrement d’être mentionnés : la gestion des demandes de confidentialité par la Commission européenne (et par la suite devant les tribunaux de l’UE) dans le cadre de la DMA, et le nombre croissant d’affaires sur des questions de pertes et dommages et sur la question ou adaptationdans le cadre de litiges climatiques contre des gouvernements.

La première conférence annuelle du service juridique de la Commission européenne a été dans l’ensemble un grand succès et, espérons-le, le début d’un nouveau forum d’échange pour les avocats de l’UE dans les États membres et au-delà. En effet, à travers la conférence annuelle, le service juridique de la Commission européenne espère approfondir le dialogue entre les principaux acteurs juridiques du milieu universitaire, des secteurs public et privé. Environ 1 500 participants ont assisté à la conférence : plus de 700 personnes à Bruxelles et plus de 800 personnes en ligne. De plus, la Conférence a été accréditée par plusieurs barreaux nationaux aux fins de développement professionnel continu. Tous les participants en personne ont reçu une copie de la publication récente du Service juridique « 70 ans de droit européen – Une Union pour ses citoyens ».

Vous pouvez suivre toutes les mises à jour concernant le programme et les détails de la prochaine Conférence annuelle – qui aura lieu en 2024 – sur la page Web du Service juridique.

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Auteur: Carlo Biz

Carlo Biz est membre du service juridique de la Commission européenne, où il travaille dans l’équipe EEI (zone euro et questions économiques) et en tant que responsable de la communication et de la sensibilisation. Voir tous les messages de Carlo Biz