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Revue de presse internet : Interview. David Metaxas, célèbre « avocat des voyous » à Lyon : « J’ai fait libérer des braqueurs »

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Nous nous empressons de porter à votre connaissance ce post qui vient d’être publié, dont la thématique est «la justice».

Son titre saisissant (Interview. David Metaxas, célèbre « avocat des voyous » à Lyon : « J’ai fait libérer des braqueurs ») est parlant.

L’auteur (présenté sous le nom d’anonymat
) est connu et fiable.

Il n’y a pas de raison de ne pas croire de la fiabilité de ces informations.

Voir mon actu

« L’avocat des voyous ». Une étiquette qui colle, encore aujourd’hui, à la peau de David Metaxas. En passant par la défense de barons de la drogue, de membres du grand banditisme, l’avocat pénaliste du barreau de Lyon en a fait sa marque de fabrique.

Sûr de lui, Me David Metaxas connait une ascension fulgurante après ses débuts avec Me Alain Jakubowicz. Il fait beaucoup parler lui dans la presse. Ce qui lui a longtemps valu les foudres de ses confrères avant de devenir plus raisonnable. Sans perdre son aplomb. 

Ses liens avec Michel Neyret, ancien commissaire corrompu de la police lyonnaise, ses coups d’éclat, son image ou encore les menaces de mort à la fin du procès Axelle Dorier… le sulfureux et réputé avocat accorde un entretien exclusif à actu Lyon jeudi 22 février 2024.

« J’ai fait libérer des braqueurs »

Actu : Comment en êtes-vous arrivé à défendre les plus grands gangsters de la région lyonnaise ?

David Metaxas : J’adorais la procédure pénale et j’étais en capacité de soulever des vices de procédure. J’en ai soulevé beaucoup, beaucoup… Avec Alain Jakubowicz, j’ai fait annuler la mise en examen du ministre Jean Auroux, qui était député-maire de Roanne à l’époque. Ça, c’était un vrai coup d’éclat. J’ai fait libérer des braqueurs en faisant annuler la vidéosurveillance installée sans autorisation. J’ai fait libérer quelqu’un chez qui on a retrouvé 1,2 tonne de résine de cannabis.

Ces résultats-là attirent l’attention. Ça parle en prison, c’est le bouche-à-oreille : on appelle ça « radio prison ». Il y a une forme de médiatisation qui arrive et très clairement, je joue le jeu. Je suis précurseur sur les réseaux sociaux, je publie mes résultats sans jamais mentir.

D’où vient cette image « d’avocat des voyous » selon vous ?

DM : Je pense que c’est moins vrai aujourd’hui, ma clientèle a évolué. Mais quand vous êtes pénaliste, vous êtes l’avocat des voyous. J’ai eu, en plus, les plus gros en France, pas qu’à Lyon. Quand vous défendez les têtes d’affiche, j’en ai encore quelques-uns, l’étiquette s’est faite comme ça.

J’ai défendu des équipes de braqueurs au moment où ils arrachaient tout en centre-ville. Entre 2008 et 2012, il y avait un braquage par semaine à Lyon. Je les connais tous. Par exemple : Global cash, l’affaire qui avait défrayé la chronique quand ça tirait à la kalachnikov rue de la République, j’en défendais deux de l’équipe. Donc oui, vous êtes connotés.

Cette ascension fulgurante et cette forte médiatisation a-t-elle suscité de la jalousie ?

: Il y a eu des confrères mal intentionnés, qui ont distillé des rumeurs au sein du barreau. J’ai été ostracisé. Heureusement, les bâtonniers m’ont soutenu, pas officiellement, mais un soutien quand même. J’ai continué d’avancer. C’est la rançon de la gloire et d’un succès rapide. Je suis ambitieux, ils réagissent mal, alors je vais l’être encore plus.

À partir de là, je vais jouer le jeu de la médiatisation à fond. Il y a un double intérêt : déjà, c’est commercial. Vous voulez avoir des dossiers, il faut être connu, le bouche-à-oreille c’est bien mais ça ne suffit pas. Puis, ce qui peut expliquer une réussite, c’est la plaidoirie…

Meilleur avocat de France ? « Je ne complexe pas devant Dupond-Moretti »

Justement, considérez-vous que vous êtes le meilleur avocat de Lyon aujourd’hui ?

: De France (rires) ? En réalité, je ne peux pas annoncer quelque chose comme ça, mes confrères feraient une crise cardiaque… et Alain Jakubowicz encore plus. Le cabinet fonctionne très bien et je ne complexe devant personne et je parle aussi des confrères parisiens.

Je ne complexe pas devant Dupond-Moretti, loin de là. Et techniquement… on n’est pas pareil. Je reconnais que Dupond-Moretti a son style de plaidoirie et qu’il a ses succès. Il a signé 150 acquittements en cour d’Assises, c’est remarquable. Je suis loin d’avoir ça, mais il va plus souvent aux Assises que moi.

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Éric Dupont-Moretti, en visite au tribunal judiciaire d'Aurillac.
Eric Dupond-Moretti, célèbre avocat français, aujourd’hui ministre de la Justice. (©Robin LOPEZ)

Qui peut répondre au mieux à cette question du meilleur avocat de France ?

DM : Les magistrats. Je rêverai qu’on leur demande. On devrait le faire tous les ans en leur demandant le top 5. Je serai curieux de voir si mon nom apparaît et le challenge ne me ferait absolument pas peur.

Je pense pouvoir vous dire que j’ai les meilleurs avec eux. Ce qui est pour moi un signe de respect réciproque et même parfois de complicité. Ce n’est pas corruptif. C’est juste qu’on sait ce qu’on doit dire et ce qu’on ne doit pas dire. Moi, je fais toujours en sorte de ne pas les prendre les magistrats pour des idiots.

Quand on menace d’enlever sa fille…

Avez-vous subi des pressions, reçu des menaces en défendant ce genre de clients ?

DM : Non, je n’ai pas reçu de menaces. Il y a eu l’événement pour ma fille (menacée d’enlèvement)… Ce ne sont pas des clients ou des règlements de compte, c’est simplement que je fréquente les prisons et parfois vous avez du monde pas très cool. Du coup, l’avocat pénaliste qui a de l’argent, on pourrait enlever sa fille. Donc ça, ça a été un événement marquant.

Ses liens « suspects » avec l’ex-commissaire Neyret condamné

Votre proximité avec l’ancien commissaire Michel Neyret, condamné en 2018 pour corruption et association de malfaiteurs, a été pointée pendant votre carrière…

DM : Mon parcours est émaillé de quelques incidents (trois gardes à vue, mais aucune condamnation). Ma proximité avec Neyret va être interprétée comme suspect et ça je le dois à un journaliste de Lyon Capitale qui a écrit que j’étais soupçonné d’être un indicateur de Neyret. Jamais, ça m’a rendu hystérique. J’ai fait condamner Lyon Capitale à l’époque.

Quelle était la nature de votre relation du coup ?

DM : Dans le dossier, c’est tout l’inverse en fait. Ce n’est pas moi qui donnais des informations à Neyret, c’est Neyret qui m’en donnait. Il m’a fait fuiter un rapport d’étape pour me rendre service et ça le juge l’a retrouvé. Je m’en suis expliqué et j’ai été relaxé.
Puis, on se taquinait parce qu’il voulait faire tomber mes clients, ça, c’était une certitude. Il en rêvait, notamment un trafiquant de drogue qu’il n’a jamais réussi à faire tomber. On était adversaire. Quand on se retrouvait en soirée, c’était par hasard. Je défendais également un client qui l’a corrompu dans le cadre de la fraude à la taxe carbone, mais j’ai pris mes distances immédiatement. J’ai senti ce pacte de corruption et j’ai tout de suite dit stop.

Procès Axelle Dorier : l’angoisse monte après des menaces de mort

Barons de la drogue, « voyous »… quelle est votre limite de type clients à défendre ?

DM : Sincèrement, je n’en ai pas. En fait, la limite est idéologique. Je ne me réjouis pas de défendre des assassins. Je fais très peu de mœurs, ça ne m’intéresse pas trop. Je suis prêt à défendre n’importe qui en a besoin.

Je ne vais pas être à l’aise avec l’extrême droite. Il faut que je puisse m’identifier à la cause. Je ne vais pas m’identifier à un violeur ou un tueur en série, mais on peut trouver des points de contact même si je préfère être partie civile contre eux. L’extrême droite, je préfère être partie civile aussi.

L’affaire Axelle Dorier, où vous défendez Youcef Tebbal, condamné à 12 ans de réclusion criminelle pour avoir renversé et tué en voiture la jeune femme, vous a valu des attaques de l’extrême droite en 2023. Un sénateur a été condamné pour diffamation. Qu’en retenez-vous ?

DM : On n’a rien vu venir. Les parties civiles ont pris grand soin d’omettre leurs accointances avec l’extrême droite. C’est ressorti à la fin du procès Axelle Dorier. Quand le délibéré tombe, le frère d’Axelle Dorier a fait un salut nazi. Ça a été contesté par l’avocat, mais je vous assure que c’est vrai. Au moins deux personnes l’ont vu. J’ai vu ensuite que le frère avait le poing en sang après un coup de poing sur la vitre.
Ce contexte est ressorti sur les réseaux sociaux. Je me fais cartonner, menacer de mort… C’étaient des choses très violentes avec des photos de moi avec un viseur, une corde de pendu. C’est dur. Quand on voit ça sur des sites d’extrême droite, c’est angoissant pour moi, ma famille et le cabinet.
Le point d’orgue, c’est Stéphane Ravier, sénateur, et Yvan Benedetti, militant d’extrême droite, qui me traitent de raclure. Là, j’ai déposé une plainte. Ils vont être tous les deux lourdement condamnés avec 10 000 euros et 15 000 euros de dommages et intérêts. Ça montre que les magistrats ont pris la mesure de la gravité de la chose. Pour moi, c’est réconfortant.

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